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Toponymie des rues et places du centr-ville

Place du Marché ou Place Roger Levanneur : c’est là que le marché de la chatellenie se tenait chaque mercredi et que se dressait le poteau seigneurial sur lequel étaient placardés les avis importants : édits, annonce des ventes etc… Elle fut parfois appelée, sous l’Ancien Régime, Place des Hayons, du nom des planches qui servaient d’étal. Pendant la Révolution, un arbre de la liberté y fut planté : elle devint alors Place de la Loi, rebaptisée Place du Marché, elle fut, au 19e siècle, le point de départ des promenades à ânes ; c’est en 1946 qu’elle reçut le nom d’un F.F.I. fusillé en 1944 : Roger Levanneur.

Descendons la rue du marché, cette voie qu’empruntaient la presque totalité des marchands du duché a été la première rue que la municipalité fit paver.

Nous arrivons sur l’ancienne Place des Mathurins : il s’agit de la petite place comprise entre la rue du marché, la rue Condé et l’hôpital : elle tenait son nom des religieux qui s’occupaient de l’Hôtel-Dieu dont l’entrée donnait sur cette place. On y trouvait la Croix des Mathurins qui fut démolie pendant la Révolution ; la place devint alors Place de la Fraternité, puis ensuite Place de l’Hospice.

Laissant à gauche la Rue Condé, qui rappelle les anciens seigneurs, nous descendons la rue du Docteur Millet : c’est en 1920 que la rue de l’Hospice reçut le nom du médecin qui dirigea l’hospice pendant 44 ans.

Sur la gauche se trouvaient certaines des plus anciennes rues de Montmorency : les rues Thérèse et St Luc ; à droite, l’'impasse des messageries, nous permet d’imaginer ces voies étroites dont les maisons abritaient les vignerons et leurs caves.

Nous voici place de l’Auditoire : sous l’ancien régime, on y entrait par la porte de la Geôle qui fermait la rue du Temple et touchait aux remparts ; la place était alors plus petite car de vieilles maisons, dont l’école des garçons, en occupaient la moitié. C’est là que siègeait le tribunal seigneurial. Reconstruit en 1782 par le Prince de Condé, l’auditoire comportait, outre la salle de justice, une prison, une morgue et une chapelle. Devenu en 1790 Tribunal du District le bâtiment servit ensuite de mairie, de Justice de Paix, de bibliothèque, avant d’abriter les Prud'hommes. À chaque changement d’affectation correspondait un changement d’appellation. La place fut successivement Place de la mairie (ou de l’Hôtel de Ville) puis, Place de la Justice de Paix, elle reçut ensuite le nom du général Chérin (Louis Chérin chef d’état-major de Hoche habita le Montlouis de 1785 à 1798).

Les quatre rues qui entourent la place, ont, elles aussi, changé d’appellation:

Par la rue de l'église nous arrivons à la rue st Martin qui évoque l’évêque de Tours, patron de la collégiale ; laissant à droite la rue Luxembourg qui nous rappelle que le duc de Montmorency-Luxembourg fut propriétaire du château de Crozat, nous prenons la rue Saint-Victor ainsi nommée en souvenir des chanoines de l’ordre de Saint Victor qui ont jusqu’en 1631 constitué le chapitre de la Collégiale.

Avec la place au pain, nous découvrons le cœur de la vieille ville : là, près du château dont le LEP occupe l’emplacement, se trouvaient la maison du bailli, le four banal, le centre des commerces ainsi que le plus ancien lieu de culte, la chapelle Notre-Dame.

Par les rues, au pain, Notre-Dame et de la Charette on atteint les constructions qui ont remplacé en 1960 les vieilles rues étroites aux noms évocateurs : Place du mouton, rues de la boucherie et de la sellerie etc…

Nous voici revenus Place de l’Auditoire. Par la rue du cadran (déformation de carcan, qui nous rappelle que près du tribunal se trouvait le poteau de justice où étaient exposés les condamnés) nous atteignons la rue de la grille puis la ruelle de l’observance et la butte Jonvelle (Sébastien Jonvelle maître-maçon et membre de la Communauté des habitants au moment de la Révolution y avait sa demeure).

Prenant la rue du Montlouis, nous découvrons le donjon de Jean Jacques et la maison des Commères, nous passons ensuite devant les numéros 5 et 7 de la rue Jean Jacques Rousseau où se trouvait le couvent des Feuillants ; nous tournons pour prendre la rue Bague (jadis rue des Feuillants) et longeons les remparts de la ville que défendait à cet endroit la porte Bague. La rue Saint Jean nous mène à l’emplacement d’une autre porte : la porte Jonvelle ou porte Beauvais et nous arrivons sur la place du château Gaillard.

Cette place est récente, ce n’est qu’en 1830 que Mme Beauvais offrit à la ville une partie de son jardin pour qu’une place publique y soit édifiée.

La rue de la poterne nous apprend que nous sommes maintenant hors des murs d’enceinte de la ville, tandis que l'impasse Saint Félixévoque le souvenir du second patron de la paroisse et du pélerinage qui chaque année, le ler août, déroulait ses fastes.

Rappelons l'existence dans ce quartier, jusqu’en 1960, des rues de la lingerie et St Marc qui permettaient de rejoindre la rue du marché en longeant l’hospice.

Par la rue Bouchard enfin qui évoque l’origine germanique des premiers seigneurs de la ville les Buckhardt, nous atteignons la place des cerisiers. Cette place s’est longtemps appelée Place St Jacques car à l’emplacement du n° 7 actuel se dressait une chapelle dédiée à ce saint. Un cimetière avait jusqu’à la fin du 17ème jouxté la chapelle qui, à la veille de la Révolution, était en ruines : la place ne servait plus qu’au marché aux bestiaux tandis que commerçants et aubergistes attendaient de plus en plus souvent les chalands, l’activité s’était en effet, déplacée vers la Place du marché. Une rue fut alors créée pour relier ces 2 places la rue St Jacques (rue Demirleau) Pendant la Révolution la Place devint Place des Martyrs de la Liberté ; elle recouvra son nom ensuite et fut plantée de cerisiers en 1816. La rue St Jacques devint, quant à elle, rue de la réunion, puis en 1951 rue du Docteur Demirleau, nom du médecin qui fut maire en 1909 et, libre penseur, débaptisa alors la Place St Jacques pour la transformer en une laïque Place des Cerisiers.

Jacqueline Rabasse

Le 23 Mai 1830, Monsieur le Maire a fourni à la délibération du conseil les propositions ci-après : L'offre faite par Madame Beauvais, propriétaire demeurant en cette commune, de l’emplacement et du terrain de son jardin, rue de la poterne, au coin de la rue de Condé, de la contenance d’environ quatre ares vingt sept centiares, représentant environ douze perches et demie, mesure locale, aux clauses et conditions ci-après :

  1. Affectation spéciale et à perpétuité de ce terrain à une place publique.
  2. Convention de n’ériger dessus aucune construction autre qu’une fontaine s’il y a lieu et de n'y souffrir aucun marché de chevaux, porcs, vaches ou autres bestiaux.
  3. Désignation de la place sous le nom de Place du Château Gaillard.

Le conseil, ayant reconnu les avantages résultant pour la commune de l’établissement d’une place publique dans l’emplacement désigné, a décidé à l’unanimité, d’accepter l'offre de Mme Beauvais avec toutes les clauses et conditions stipulées dans l’acte et a autorisé Monsieur le Maire à solliciter auprès de Monsieur le Préfet l’approbation nécessaire à cette acceptation.

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